POURQUOI UTILISER DES ÉCHELLES ?
Les patients consultent souvent pour dépression ou pour des troubles addictifs. Des similitudes ont été observées dans les récits de l’enfance des patients (agitation motrice, ennui, problèmes de sommeil, d’attention et de concentration, redoublements, problèmes scolaires).
HISTORIQUE DE L’ADAPTATION DE L’ÉCHELLE DE WENDER
Après avoir obtenu l’autorisation en 2004 du Professeur Wender de traduire l’échelle WURS, une rétro-traduction et une adaptation de l’échelle ont été réalisées. L’échelle a été utilisée auprès de 259 patients présentant des troubles dépressifs, des troubles addictifs et en population générale.
L’échelle WURS (Wender Utah Rating Scale) comporte 25 items (contre 61 items dans l’échelle originale), cotés de 0 à 4 et faisant intervenir quatre dimensions (problèmes émotionnels et affectifs, impulsivité-troubles de conduite, impulsivité-hyperactivité, difficultés d’attention).
Parmi d’autres instruments figurent l’échelle de déficit d’attention de Brown (ADD), l’échelle de personnalité de Costa et Mc Crae (NEO PI-R) et l’échelle d’impulsivité de Barratt Bis-10.
QUELQUES RÉFLEXIONS SUR L’UTILISATION D’ÉCHELLES DANS L’ÉVALUATION DU TDAH
Evaluer n’est pas juger. L’intérêt d’une échelle est d’évaluer rétrospectivement le patient.
Elle permet d’établir des comparaisons entre une évaluation passée et actuelle du problème et apporte une aide très importante au diagnostic. Elle aide à séparer les « traits de personnalité » des « troubles ». Elle complète l’information par un proche du patient pour une meilleure prise de conscience de l’entourage.
S’agissant des co-morbidités, les échelles présentent un grand intérêt dans l’évaluation des doubles diagnostics, dans le dépistage et la prise en charge des deux troubles de manière adaptée. En outre, elles facilitent le dialogue entre professionnels, l’évaluation de l’efficacité des traitements et le feedback pour les patients.
En conclusion, l’utilité des échelles et des tests n’est pas à mettre en doute. Il faut toutefois en reconnaître aussi les limites. Les évaluations sont complémentaires. Les échelles permettent la prise de conscience des troubles par le patient et l’entourage, la participation active des patients et l’adaptation et l’évaluation de la prise en charge.