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Place du TDAH dans le parcours de santé mentale en psychiatrie

, par Christine Gétin, directrice, Nathalie, webmestre

Frank BELLIVIER, délégué interministériel à la santé mentale et à la psychiatrie

Je vous félicite pour l’organisation de ce colloque. Depuis des années, le TDAH a représenté une réalité mal comprise et source de stigmatisation des personnes concernées. Cette méconnaissance a engendré des retards, avec de nombreuses conséquences sur le développement des personnes concernées et sur leur parcours de vie. À ce jour, le TDAH souffre encore d’un retard diagnostique important.

Je remercie les personnes qui ont travaillé sur la nouvelle stratégie nationale 2023-2027 pour les troubles du neurodéveloppement. Elles ont rassemblé les arguments qui ont permis d’inscrire un volet spécifique dédié au TDAH. La stratégie reconnaît ainsi le retard de la France dans ce domaine et l’importance des enjeux. Améliorer l’offre diagnostique et la couverture territoriale du TDAH est un axe qui comporte plusieurs volets, dont deux sont d’actualité au moment où le ministère s’engage. Il faut reconnaître un paysage complexe : PCO, CRA, CMPJ, CAMSP, CMPP, consultations hospitalières spécialisées, centres experts, et autres. La filière TDAH ne peut faire l’impasse sur l’articulation fonctionnelle de ces guichets ni sur la rationalisation de ces structures dans un modèle de gradation des intérêts nationaux : le niveau 1 pour le repérage précoce, le niveau 2 pour le soin conventionnel et le niveau 3 pour le traitement des cas complexes. L’enjeu, très important, peut être traité sans difficulté au niveau de chaque territoire.

Un autre enjeu est l’intégration de la structuration des offres TDAH dans la démarche des projets territoriaux de santé mentale (PTSM). Cette démarche, initiée en 2016, peut désormais donner lieu à un bilan de cette première génération de PTSM. Ce travail a commencé et il permet déjà d’affirmer que cette démarche de structuration de projets pour mieux couvrir les besoins non satisfaits est plutôt réussie. Les acteurs locaux ont bien compris l’intérêt pour couvrir les besoins spécifiques de leur territoire. Cela a conduit à mener des projets innovants. Pour autant, l’ensemble des besoins n’a pas été couvert par cette première génération de PTSM. Ainsi, par exemple, les personnes âgées demeurent dans l’attente de couvertures spécifiques de leurs besoins dans certains territoires, et la prise en charge des enfants et adolescents n’est pas uniforme dans la filière. Il nous reste donc un certain chemin à parcourir pour une couverture globale des besoins.
Dans la prochaine démarche de PTSM, la priorité devra être donnée aux parcours enfant-adolescent, car ils sont multisectoriels et mobilisent un nombre important d’acteurs. Les approches multisectorielles sont particulièrement pertinentes pour les TDAH, qui doivent bénéficier d’approches à la fois psychologiques et socioéducatives. Ces approches multisectorielles sont également indispensables au diagnostic et à la prise en charge, notamment chez les adultes, car ils ont également des besoins spécifiques. Enfin, les articulations fonctionnelles avec l’addiction et le milieu carcéral sont aussi des enjeux importants.

Les perspectives présentées mobilisent les ressources spécialisées et non spécialisées. Ces ressources se trouvent dans de nombreux secteurs : le secteur social, le secteur socioéducatif, la justice, le logement et l’addictologie. Des groupes de travail sont en cours et nous aurons l’occasion de présenter leurs conclusions. Je vous souhaite des travaux fructueux.

Daniel QUAGLIAROLI
Une étape importante est l’intégration du TDAH dans le parcours global de la santé mentale, sachant que les ressources de l’éducation sont aujourd’hui très limitées. Les patients, qui peuvent être perdus dans les circuits existants, ont également besoin d’une meilleure lisibilité. Le projet régional de santé (PRS 3) intègre le PTSM, ainsi que les réflexions menées dans le cadre du CNR.

Frank BELLIVIER
Les PRS ont été nourris par la démarche des PTSM. Quant à la démarche du CNR, elle est intéressante, car c’est un outil démocratique sanitaire. Pour autant, elle n’a pas été généralisée à l’ensemble du territoire. Quoi qu’il en soit, un engagement politique et financier a été pris pour suivre et appuyer la structuration en santé mentale et en psychiatrie. Les deux priorités identifiées sont la construction des parcours et la gradation des soins. C’est cela qui allègera la pression exercée sur le secteur sanitaire. Ces parcours convoquent d’autres catégories professionnelles qui sont moins en tension que les médecins. Le pilier de la démarche est la rationalisation de l’existant en vue d’une bonne articulation fonctionnelle.

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