Qui je suis ?
Je m’appelle Mickael, j’ai 42 ans, marié, 2 filles de 12 ans et 7 ans.
Je suis développeur dans le jeu vidéo depuis 20 ans.
Et bénévole HyperSupers depuis 1an, car ma grande et moi sommes TDAH, multidys et haut potentiel.
Comment j’ai su ?
En fait, j’ai su tardivement que j’étais TDAH. Je l’ai appris comme beaucoup de parents, en même temps que le bilan de ma fille.
On nous a souvent remonté qu’elle était bavarde et peu attentive en classe, mais lors de son année de CE2, ce fut très compliqué au niveau scolaire.
Donc on s’est dit que ce n’était pas normal. On s’est posé des questions sur notre éducation, mais aussi s’il n’y avait pas un autre problème.
On a fait pas mal de recherches, discuté avec la psy de notre fille qui nous a parlé de faire un bilan neuropsychologique complet, ce que nous avons fait après pas mal de devis (car on avait des prix allant de 300€ à 1300€).
Mais revenons-en à comment j’ai su pour moi.
En fait, ça m’a sauté aux yeux lors du compte rendu pour ma fille. J’avais l’impression que la Neuro-psychologue parlait de moi. Mais la phrase qui a fait le plus écho, c’était "C’est héréditaire à 80%" …en me regardant.
Il m’a fallu quelques mois de lecture d’articles et écoute de conférences, pour me faire une idée des neurodivergences et m’auto-diagnostiquer.
J’étais à un moment de ma vie où mon estime et ma confiance en moi-même étaient au niveau zéro. J’ai eu besoin de faire valider par un spécialiste, afin de savoir si j’étais vraiment comme je le pensais ou… si j’étais vraiment une "merde" (oui, c’est le terme).
Le bilan a révélé chez moi tout ce que je pensais : je suis TDAH, dyslexique, dysorthographique, HP hétérogène, j’ai une grande empathie et un manque de confiance en moi.
Ma vie
Pour faire un petit retour sur ma vie.
De la maternelle au Collège, j’avais des copains mais je me sentais à part, j’avais une tendance à regarder les autres pour comprendre comment ils agissaient.
En dictée, j’étais incapable d’avoir plus que 0. Il était très difficile pour moi de lire, mais je comblais les trous.
J’arrivais à avoir des notes moyennes sans trop d’effort, mais j’avais l’impression de bosser pas mal.
Ce qu’il y a, c’est que vu que je suis TDAH sans hyperactivité, les profs n’étaient pas gênés par moi et le fait que je sois HP, je cachais bien mes lacunes.
Durant cette période scolaire, même si je n’en ai pas de mauvais souvenirs, j’avais des copains et ça se passait plutôt bien, j’avais quand même toujours l’impression d’être la 5eme roue du carrosse.
A la maison, les reproches que je pouvais entendre étaient :
- « Tu irais chercher de l’eau au Rhône, tu ne la trouverais pas »
- « On peut rien te demander » : Il m’arrivait très souvent de faire ce qu’on me demandait, mais à moitié ou mal fait, alors que j’étais persuadé de l’avoir fait comme il faut
- « Tu es feignant » : En fait, je procrastinais énormément.
Après ça a changé, je suis parti en internat au lycée et j’ai quitté tous mes amis.
Mais en fait, ça a été libérateur. J’ai utilisé tous les codes sociaux que j’avais appris et suis devenu quelqu’un que les autres voulaient connaître, j’étais apprécié par différents groupes du lycée _(le problème, c’est qu’à 40 ans, je me suis demandé qui j’étais vraiment)_. Je travaillais comme je le souhaitais, et me débrouillais pour avoir un niveau scolaire convenable.
Mais c’est aussi là que j’ai commencé à boire de l’alcool et jouer avec mon argent, jusqu’au moment où j’ai senti qu’il fallait que j’arrête avant d’aller trop loin.
Je suis parti ensuite en IUT, mais j’ai vite décroché parce que j’ai préféré faire la fête plutôt qu’étudier, ce qui m’a valu une exclusion.
Ca a été un électrochoc, l’impression que j’avais déçu mes parents, je me suis donc repris et j’ai passé un BTS qui m’a permis de trouver un travail.
Mais mes difficultés d’organisation, de lecture, d’écriture, d’attention, ont fait qu’il a fallu que j’attende 20 ans avant qu’ils me considèrent comme Développeur Senior (et encore, c’est grâce à un manager qui a su voir plus loin que mes difficultés).
En famille, ça n’aide pas non plus car beaucoup de choses reposent sur les bras et les épaules de ma femme, même si je tente d’aider au maximum.
En gros, ce n’est pas toujours simple.
Il m’arrive de me demander si en prenant des médicaments ça ne serait pas plus simple.
Car si j’arrive à compenser, c’est très fatiguant de faire ce que l’on attend de moi.
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