L’agitation motrice excessive au cours de la journée se poursuit en général au cours de la soirée : rapportée par les parents, elle est observée et enregistrée pendant le sommeil au moyen des techniques d’enregistrement polysomnographique. Cette hyperactivité vespérale peut aussi masquer un SJSR (Maladie de Willis-Ekbom ), car l’enfant ainsi en perpétuel mouvement ne ressentirait pas les symptômes du SJSR. Ce sont l’agitation motrice nocturne et les mouvements périodiques qui, en fragmentant le sommeil, amèneraient l’enfant et l’adolescent à se plaindre auprès de ses parents de la mauvaise qualité de son sommeil. Chez l’enfant ou l’adolescent « hyperactif », il semble difficile de savoir si le syndrome de mouvements périodiques est secondaire au TDAH ou bien au SJSR. En revanche, il est bien documenté que l’association entre mouvements périodiques, SJSR et TDAH est très fréquente Près d’un enfant ou adolescent « hyperactif » sur trois présenterait des symptômes de SJSR, voire remplirait l’ensemble des critères diagnostiques du SJSR et environ un enfant ou adolescent sur cinq présentant un SJSR répondrait aux critères diagnostiques du TDAH.
L’ensemble des études menées autour du SJSR chez l’enfant, et de son entité nosographique souligne plusieurs points importants à considérer.
Le syndrome des jambes sans repos est rare chez l’enfant, et en particulier dans sa forme idiopathique. Or, chez l’enfant présentant un TDAH, il est relativement fréquent.
Le SJSR est un motif de consultation du sommeil, notamment lorsqu’il est associé à un syndrome de mouvements périodiques.
Il apparaît donc difficile de savoir si le SJSR (associé ou non au syndrome de mouvements périodiques) est un marqueur de sévérité du TDAH ou une conséquence de ce trouble comportemental.
texte réalisé par le docteur Eric Konofal
(Centre Pédiatrique des Pathologies du Sommeil, Hôpital Robert Debré, PARIS)