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Situation actuelle du TDAH en Europe – De l’épidémiologie au traitement Pr Aribert ROTHENBERGER

, par Pr Aribert Rothenberger

SITUATION ACTUELLE DU TDAH EN EUROPE – DE L’EPIDEMIOLOGIE AU TRAITEMENT

Pr Aribert ROTHENBERGER

Le Pr Aribert ROTHENBERGER rappelle que le TDAH a été identifié dès 1846 par Heinrich Hoffman ; l’attention s’est d’abord concentrée sur l’hyperactivité, puis l’inattention et l’impulsivité.

L’effort de recherche sur ce trouble reste fondamental et au-delà, il reste à en traduire les découvertes dans la pratique. Dans cette optique, les lignes directrices définies en 2004 offrent un cadre général pour la pratique clinique en Europe ; elles ont été adoptées officiellement par la Société européenne pour la psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent. Le TDAH a également besoin du soutien des autres disciplines. Ainsi, le livret publié par le syndicat des médecins généralistes allemands constitue une contribution essentielle pour apporter des preuves scientifiques au grand public.

Le soutien des autorités de santé est tout aussi primordial : il permet de consacrer le TDAH comme enjeu de santé publique, de mettre en place des programmes d’action et d’améliorer la formation des médecins, mais aussi de l’entourage. Enfin, il peut impulser une approche préventive précoce, qui manque encore beaucoup en Europe. Les associations de soutien jouent un rôle primordial pour fédérer les patients mais aussi s’adresser aux familles, aux enseignants et aux médecins.

La recherche européenne sur le sujet a atteint un niveau très élevé, mais reste encore limitée et manque de structuration. En particulier, les études épidémiologiques sont encore insuffisantes. Comme déjà indiqué, la prévalence mondiale atteint 5 % selon les critères de DSM-IV. En Allemagne, elle est de 6,5 % chez les enfants de 7 à 10 ans et d’un peu moins de 5 % dans la classe d’âge suivante. Si l’on suit les critères ICD, le taux diminue, mais l’évolution reste identique – elle ne signifie pas que les enfants guérissent du TDAH, mais que les symptômes les plus aigus se réduisent.

Le modèle intégré du TDAH met en évidence plusieurs facteurs de risques : génétique, biologique acquis et sociaux. Il décrit également les différents symptômes, déjà évoqués par le Pr TAYLOR. Différentes réponses sont possibles, de la psychoéducation aux traitements médicamenteux. L’étude ADORE a montré que les effets à court terme les plus significatifs étaient obtenus par voie médicamenteuse mais qu’à long terme, une combinaison avec la psychothérapie étaient plus efficaces. La recherche devrait s’intéresser de manière plus poussée à cet enjeu. Enfin, il apparaît nécessaire d’harmoniser la formation des pédopsychiatres. L’UEMS a produit un manuel en ce sens ; il comprend beaucoup d’informations sur le TDAH.

Il convient de poursuivre la collecte des informations. L’initiative EINAQ, à laquelle la France ne participe pas encore, s’attache précisément à recueillir des données auprès des professionnels de la santé mentale.

Pour conclure, le Pr Aribert ROTHENBERGER fait part de son optimisme sur les perspectives européennes vis-à-vis du TDAH. Celui-ci reste un point d’actualité pour la communauté scientifique et politique.

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