Le TDAH

Témoignage

Pour lui Témoignage

, par Christine Gétin, directrice

Mon fils de 8 ans a été diagnostiqué EIP+TDAH en avril dernier. Bien que pressentant le résultat je dois bien avouer que j’ai quand même été assommée. Je me suis beaucoup documentée afin d’être sûre de trouver le « bon remède » pour que mon fils aille mieux, mais toujours en écartant tout temède allopathique.

Le dernier en date est à base d’omega3 que mon loulou prend depuis juillet. Les bienfaits sont longs à se faire sentir mais je m’accroche, me dis que c’est bien normal et que je vais finir par en voir les premiers « résultats ».

La rentrée s’est faite presque normalement. Punition dés le deuxième jour, quelques explications données à la maîtresse sur mon fils (je lui parle du diagnostic et voit avec elle pour mettre en place quelques « trucs » afin de faciliter son quotidien d’écolier) et je me dis que je vais observer et voir avant de prendre rendez-vous avec le directeur pour la mise en place d’un projet individualisé de scolarisation.

Les jours se suivent et se ressemblent mais mon loulou semble de plus en plus mal et ses troubles s’aggraver (trés agité et facilement irritable ses tics faciaux ont repris de plus belle et, en plus de tout sentir, il s’est mis à faire des bruits avec sa bouche…il a choisi le cochon).

Je voyais bien qu’il y avait « escalade » mais j’ai mis ça sur la rentrée scolaire et me suis laissée jusqu’en décembre pour envisager éventuelleemnt une médication.

Et puis un soir à table il s’est mis à faire le bruit du cochon. Nerveusement, je me suis mise à rire. Et là, mon fils a craqué m’expliquant qu’il n’en pouvait plus d’être « comme ça » que des fois il « se bloquait la machoire avec les mains pour s’empêcher de faire ses tics » "qu’il devenait fou" « que son corps ne voulait pas faire ce que lui voulait vraiment » "qu’il préfèrerait recommencer sa vie depuis bébé pour changer et être un autre"…

Je ne crois pas avoir jamais ressenti une telle douleur ni une telle souffrance vis à vis de mon fils (ni une telle colère envers moi-même).Je suis sa maman, je me dois de le réconforter, pas de me moquer !!!
Qu’ai-je à lui offrir si je ne suis pas capable d’être à son écoute ni même de le rassurer quand il ne va pas bien.

Mon mari a toujours été plus ou moins d’accord avec le fait que je m’oppose à la Ritaline et autres médicaments du même ordre.

Ce soir-là, nous sommes tous les deux tombés d’accord. Le lendemain j’appellais la pédopsy qui suit notre fils et demandais à la voir trés rapidement.
Deux semaines aujourd’hui que notre fils prend du Concerta LP 18mg.
C’est véritablement un petit garçon bien dans ses baskets, sûr de lui et qui l’exprime. Bien-sûr, il est toujours le même mais ses gestes, sa réflexion et ses attitudes sont plus posés, plus justes.

A l’école sa maîtresse le trouve « transformé » et à la maison c’est un bonheur que de pouvoir le voir jouer avec son petit frère de 6 ans sans cris, coups ou hurlements.
Nous y avons tous gagnés en sérénité.

Si je souhaitais livrer un peu de notre histoire (sans faire aucune apologie ou décrier quoi que ce soit) c’est parce que vos différents récits et témoignages sur le forum m’ont fait avancer, réfléchir, m’interroger.
J’ai trouvé beaucoup de réconfort à vous lire et à rencontrer des parents « qui nous ressemblent » (merci à la bénévole de l’association HyperSupers pour ce dimanche de juillet, pluvieux mais oh combien réconfortant).

J’ai cheminé, et chemine encore (mon fils prend toujours des omega3) car je n’ai aucune certitude sinon celle de rendre mon fils heureux.
Mon fils qui m’a dit cette semaine que maintenant il allait pouvoir être aimé…

Valérie, sa maman (74)

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