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Les données neurochimiques

, par Pierre Laporte

  • « Selon ces modèles, un débalancement des neurotransmetteurs serait la cause de ce trouble. (…). Des recherches (…) ont montré qu’une diminution de ces neurotransmetteurs (essentiellement dopamine et norépinéphrine (i.e. noradrénaline)) est associée à des comportements hyperactifs ou désorganisés ainsi qu’à une intolérance à la frustration »…..
  • « …Les résultats positifs obtenus par les psychostimulants dans le traitement des enfants ayant un TDAH appuient cette hypothèse. En effet, la médication semble augmenter le taux de neurotransmetteurs et la réceptivité à ceux-ci, notamment la dopamine et la norépinéphrine (i.e. noradrénaline) ( Braswell et Bloomquist, 1991) »…..
  • « …Les médications les plus efficaces semblent être celles qui facilitent la synthèse et la libération des catécholamines (les monoamines), substances qui transmettent l’information d’un neurone à l’autre dans la synapse et qui bloquent la reprise par le neurone transmetteur ». (Document de soutien à la formation, 2003).
  • Bien qu’aucun modèle concluant (au sens d’intégrateur des diverses données à disposition) ne soit présenté dans les différentes recherches neurochimiques, plusieurs systèmes de neurotransmetteurs semblent être impliqués relativement au TDAH.
  • Comme l’indique M. Lecendreux (2003) « la dopamine est probablement le neurotransmetteur le plus impliqué. Elle est nécessaire au maintien de l’attention et de la concentration. Or, ces deux fonctions supposent, pour pouvoir fixer son attention sur un objectif défini, d’arriver à ignorer et inhiber les faits mineurs et de négliger les stimuli extérieurs ». ( op. cité, p 42).
  • Nous voudrions ici préciser un petit peu les choses concernant ce que l’on appelle le système attentionnel :

1) Dans les travaux les plus récents portant sur le système attentionnel, la concentration (i.e. l’attention soutenue) en constitue la dimension « intensité » (i.e. les ressources attentionnelles si l’on veut) avec deux autres processus, l’Alerte (tonique et phasique) et la Vigilance ;

2) Le maintien du focus attentionnel sur une tâche précise tout en inhibant la distractivité interne et externe constituent les deux fonctions de l’attention sélective, laquelle appartient à la dimension « sélectivité » du système attentionnel avec l’attention sélective visuo-spatiale et l’attention partagée. Les deux grandes dimensions du système attentionnel se trouvent sous le contrôle d’un superviseur attentionnel, lui-même en lien constant avec le Contrôle cognitif de l’activité. Nous avons récemment modélisé ainsi ce système attentionnel :

Contrôle Attentionnel de Supervision

Contrôle Cognitif de l’Activité
dimension Intensité
Alerte Phasique - tonique Vigilance Attention soutenue

↓↓

dimension Sélectivité
Attention sélective Attention sélective visuo-spatiale Attention partagée

(P. Laporte, M. Pépin, M. Loranger, 2002)

  • Revenons à nos données neurochimiques : Il est particulièrement important de noter que ces données neurochimiques ne peuvent constituer, à elles seules, l’hypothèse étiologique fondamentale du TDAH dans la mesure où, justement, seules, elles ne peuvent expliquer adéquatement ni l’origine, ni l’ensemble des caractéristiques cliniques du TDAH.

Avant d’aborder les données génétiques, nous voudrions alors, à ce point de l’exposé, indiquer une avancée conceptuelle qui nous semble de la plus haute importance théorico-clinique :

  • Le Document de soutien à la formation (2003) énonce ceci : « Quelles que soient les bases neurobiologiques, il apparaît de plus en plus clairement aux chercheurs qu’en raison de la complexité du fonctionnement du cerveau, il est plus probable que plusieurs régions et leurs interactions soient en cause. (…). Selon certains auteurs, la combinaison d’une dysfonction neurologique et d’un débalancement neurochimique pourrait agir sur l’apparition du TDAH » (p. 57).

Bibliographie

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