L’étude du consortium européen ADORE a porté sur 300 patients dans plusieurs pays européens. Elle fait ressortir des résultats hétérogènes suivant les pays d’Europe. Le délai de diagnostic est encore long. Les classifications internationales sont largement utilisées, mais les choix thérapeutiques sont encore imprégnés des héritages propres à chaque pays. 16 % de la cohorte provient de la France. Les délais de diagnostic ne sont pas plus longs en France qu’ailleurs. Avec l’Italie, elle place la psychothérapie au premier rang des traitements, seule ou en association avec la pharmacologie.
Le Pr Marie-Christine MOUREN constate que la situation s’est améliorée depuis 20 ans : de plus en plus de services, de psychiatres libéraux et de médecins généralistes reconnaissent le trouble. Malgré tout, des contre-attitudes persistent, alimentées par une littérature pessimiste sur Internet mais aussi par un manque objectif de connaissances, par exemple sur les effets à long terme des médicaments. La situation des écoles varie suivant les enseignants : il manque encore d’un socle de formation commune et d’outils adaptés sur le terrain. Enfin, il reste un grand nombre d’enfants sous-diagnostiqués, qui ne parviendront jamais aux soins.
Il faut certainement constituer des réseaux, créer des unités d’intervention spécialisées et des centres de référence. La recherche clinique et fondamentale débute encore en France, même si certaines thématiques sont bien connues : les efforts doivent être poursuivis.