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Et si on diagnostiquait le mauvais Déficit ? A partir d’un article du New York Times

, par Christine Gétin, directrice

Et si on diagnostiquait le mauvais Déficit ?

Dans le New York Times du 27 avril 2013 Vatsal G Thakkar, rapporte le cas d’un patient âgé de 33 ans, venu consulté pour des symptômes de TDAH, tel que procrastination, difficultés à maintenir son attention. Ce qui apparaît inhabituel, c’est l’absence des symptômes durant l’enfance, et leur apparition seulement deux ans avant cette consultation. Ces symptômes sont apparus lors d’un changement d’emploi, nécessitant qu’il se lève à 5h00 du matin.

Le Dr Vastal constate que ce patient ne présente pas un TDAH, mais un déficit chronique de sommeil. Il lui suggère quelques techniques pour s’endormir, se relaxer avant de se coucher, et si nécessaire une petite dose de mélatonine. Deux semaines plus tard, les symptômes avaient quasiment disparus, et depuis ce patient n’est plus revenu en consultation.

Ce médecin se pose la question si parmi les patients ayant un diagnostic de TDAH un nombre substantiel ne présenterait pas en réalité un trouble du sommeil ?
Il explique qu’effectivement la privation de sommeil, peut induire un tableau de symptômes identiques au TDAH. Bien que de plus en plus de chercheurs établissent un lien entre trouble du sommeil et TDAH, il faudra encore longtemps pour que parents et médecins fassent ce lien.

Pour le Dr Vastal G THAKKAR est-ce une coïncidence si une réduction globale du temps de sommeil dans la population depuis les années 1990, correspond à une recrudescence des diagnostics de TDAH ?

De nombreuses études montrent qu’une large proportion d’enfants présentant un TDAH souffre également de troubles du sommeils tels que : apnées, ronflement, syndrome des jambes sans repos, sommeil non récupérateur, qui entrainent une fragmentation du sommeil lent profond à ondes Delta.

Et si les médecins, avant de diagnostiquer un TDAH, s’assuraient de l’absence d’un trouble du sommeil ?

Pour lui, les chercheurs en psychiatrie n’ont pas accès à un type d’équipement suffisant pour établir un diagnostic de ces troubles.
Les problèmes d’attention ne sont pas les seules conséquences de la privation de sommeil. Le déficit chronique de sommeil lent profond serait impliqué dans de nombreuses maladies telles que : la dépression, les maladies cardiaques, l’hypertension, l’obésité, la douleur chronique, le diabète, le cancer et des accidents de voitures causés par le manque de sommeil.

La prévalence des troubles du sommeil est si importante que chaque interne, pédiatre, psychiatre devrait l’évaluer quotidiennement.

De nouvelles recherches sont nécessaires, chaque année d’importantes sommes d’argent sont investies dans la recherche pour le cancer, la dépression, les maladies cardiaques, mais combien d’argent est investie dans le sommeil ?

Voilà en résumé ce qu’exprime le Dr Vastal G THAKKAR dans l’article publié dans le New York Times du 27 avril 2013 que vous pouvez lire sur ce lien

http://www.nytimes.com/2013/04/28/opinion/sunday/diagnosing-the-wrong-deficit.html?pagewanted=all&_r=1&

Les troubles du sommeil dans le TDAH sont trop peu souvent investigués correctement faute de moyens et d’une véritable prise de conscience de l’incidence de la qualité du sommeil sur le fonctionnement le jour.