Par ce Texte adressé aux directeurs généraux et directrices générales des agences régionales de santé (ARS), aux recteurs et rectrices d’académie nous espérons un meilleur accueil des enfants avec TDAH en milieu ordinaire.
L’AUTORÉGULATION
L’autorégulation est une notion issue de la psychologie de l’apprentissage et a été développée dans le contexte de recherches en sciences cognitives. Elle est évolutive au regard des progrès de la science. On peut la décrire comme un ensemble de procédures d’ajustement volontaire, par l’élève lui-même, de ses conduites, stratégies, comportements et émotions. L’autorégulation fait référence à la capacité de contrôler ses pensées, ses émotions et ses comportements dans différents contextes de la vie quotidienne pour atteindre des objectifs, réguler les réponses aux stimuli de l’environnement et s’adapter aux situations changeantes. Elle se distingue de l’hétérorégulation qui désigne les situations dans lesquelles l’adulte intervient pour adapter, modifier, orienter l’action de l’élève. En travaillant sur l’autorégulation, on cherche à développer chez chaque individu son autonomie, sa capacité d’autodétermination, son sentiment de compétence et d’appartenance. L’accompagnement de l’élève a pour objectif l’acquisition des compétences d’autorégulation.
On définit trois processus distincts dans l’autorégulation :
- l’auto-observation de son activité, de son comportement par la personne, pour obtenir de l’information sur sa propre manière d’agir, de réfléchir ;
- l’auto-évaluation. La personne doit pouvoir mesurer l’écart entre sa manière d’agir et ce qui est attendu. Elle évalue sa performance en se fondant sur des normes préétablies ;
- l’auto-réaction : la personne agit à la suite de l’évaluation de son comportement régi par les normes qu’elle s’est fixées pour trouver un équilibre personnel.
Il est à noter l’importance de la métacognition qui correspond aux connaissances de l’élève sur son propre fonctionnement, sur ses stratégies et sur leur contrôle.
Cette approche globale (biologique, émotionnelle, cognitive et sociale) permet à l’élève de maîtriser progressivement lui-même ses émotions, ses pensées et les comportements qui pourraient altérer sa démarche d’apprentissage et de socialisation.
Dans tous les cas, l’autorégulation résulte d’un apprentissage et d’un entraînement
spécifiques et continus qui ont pour effet principal d’augmenter l’autonomie de l’élève, sa motivation, l’utilisation optimale de ses fonctions exécutives et, du fait de ses réussites renforcées par son entourage, de son estime de soi.
Les fonctions exécutives permettent à l’élève d’exercer un contrôle volontaire sur sa pensée et ses actions face à des situations nouvelles ou complexes. Elles correspondent à un ensemble de processus de contrôle de haut niveau permettant à l’élève d’orienter et d’adapter son comportement en fonction d’un but précis, de guider et de planifier ses actions et comportements pour apprendre et accomplir les tâches quotidiennes. Elles contribuent à la flexibilité et au contrôle de la régulation des actions en fonction des exigences de son environnement. Elles concernent également le registre socioaffectif et le comportement adaptatif et s’inscrivent dans un concept multidimensionnel.
Elles incluent plusieurs composantes, notamment :
- le contrôle inhibiteur, c’est-à-dire la capacité à contrôler ou bloquer les intuitions, les impulsions, les habitudes ou les stratégies spontanées avant d’agir ;
- la mémoire de travail, c’est-à-dire la capacité à retenir et utiliser une information gardée en mémoire ;
- la flexibilité cognitive, c’est-à-dire la capacité à s’adapter et à changer de stratégie suite à un changement de demande, de perspective ou de priorité ;
- la planification (résultante des trois fonctions ci-dessus), c’est-à-dire la capacité à
atteindre un but en prévoyant les étapes d’exécution ainsi que les stratégies pour l’atteindre, notamment la gestion de son temps.
La démarche vise donc :
- l’autorégulation de l’élève, c’est-à-dire le processus par lequel il maîtrise sa manière de réfléchir, ses comportements et ses émotions pour réussir à vivre pleinement ses expériences d’apprentissage ;
- son autonomie : l’autorégulation aide l’élève à agir de manière consciente, délibérée et réfléchie ;
- sa motivation : l’autorégulation aide l’élève à maintenir ses actions malgré les obstacles rencontrés et l’effort requis ;
- pour l’équipe enseignante : le renforcement du sentiment d’auto-efficacité et de sa capacité à répondre aux besoins des élèves dans la gestion de classe et à améliorer l’accès aux apprentissages de chacun.
Les compétences d’autorégulation sont à développer chez l’ensemble des élèves,
particulièrement ceux avec TND. Cependant, il ne conviendrait pas de considérer
l’autorégulation comme un concept uniforme pour tous les TND : les besoins identifiés impliquent de développer des compétences d’autorégulation spécifiques afin de garantir un accompagnement adapté et efficace des élèves.
- Autorégulation à l’école
- Autorégulation au collège
- Autorégulation au lycée général, technologique et professionnel