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Traitement des enfants hyperactifs : Attention aux erreurs ! Paris Match n° 3236 - 26 Mai 2011

, par Christine Gétin, directrice

un article sur le TDAH sur la page santé de Paris Match cette semaine

Le Dr Konofal est interviewé

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Sabine de la Brosse - Paris Match

Traitement des enfants hyperactifs : attention aux erreurs !

Paris Match. Chez l‚enfant, quels symptômes liés au trouble d‚hyperactivité
doivent alerter les parents ?
Dr Eric Konofal. Selon une étude française, on estime que 3,5 à 5,6 % des
écoliers sont atteints d‚hyperactivité. Tous présentent trois symptômes
associés. 1. Une inattention : sans cesse –distraits, leur esprit est
toujours ailleurs (en classe, à la maison ou lors d‚un exercice de loisirs).
Ils n‚écoutent pas ce qu‚on leur dit. 2. Une impulsivité, témoignant d‚une
totale incapacité de penser avant d‚agir, et cela sur un plan moteur comme
intellectuel. 3. Une hyperactivité : agités en permanence, ils ne tiennent
pas en place.

Comment s’assurer du diagnostic ?

En consultant un spécialiste –hospitalier qui va éliminer toute autre cause
(maladie neuropédiatrique ou chronique, problèmes psychiques passagers,
etc.). Ensuite, l‚enfant sera confié à une équipe pluridisciplinaire
(orthophoniste, psychologue, –psychomotricien) qui évaluera l‚importance du
trouble et la stratégie à adopter.

Quelles peuvent être les conséquences de cette hyper–activité (ou TDAH) chez les enfants ?

1. D‚abord, des résultats scolaires décevants avec échec aux examens. Punis
par les enseignants, ils se sentent dévalorisés. 2. Des conflits en famille
et avec leurs camarades de classe. Ils se retrouvent très souvent isolés
durant les récréations. Comme il s‚agit d‚un trouble qui ˆ sans sérieuses
mesures d‚accompagnement ˆ perdure tout au long de l‚existence, ces enfants, à l’âge adulte, risquent de se retrouver dans une situation de précarité car
sans profession fixe, et isolés socialement.

Quels centres sont dotés d‚équipes spécialisées pour ces enfants ?
Des services ont été mis en place dans –plusieurs hôpitaux : à Paris, à
l‚hôpital Robert-Debré, mais aussi, et en –province dans divers CHU dont
ceux de Lyon, Montpellier ou encore Bordeaux.

Jusqu‚à présent, quelles ont été les erreurs dans la prise en charge ?
On a trop longtemps considéré comme facteur essentiel le symptôme
d‚hyperactivité, alors qu‚elle est une conséquence de l‚inattention qui
engendre aussi l‚impulsivité. On a donc voulu d‚abord traiter cette
agitation, et on l‚a fait avec des neuroleptiques, ce qui a aggravé l‚état
de santé de ces enfants en les rendant anxieux et même dépressifs. Puis on a
persévéré dans l‚erreur en leur prescrivant des antidépresseurs et des
anxiolytiques. Résultat : ces enfants ont longtemps été dans l‚errance
thérapeutique, ce qui a induit un sentiment de culpabilité chez leurs
parents. En consultation, on –reçoit aujourd‚hui des adultes qui souffrent
depuis leur plus jeune âge et nous présentent des ordonnances aberrantes !
Certains sont dans le plus total désarroi, et ayant parfois sombré dans
l‚alcoolisme ou la toxicomanie.

Aujourd‚hui, quelle est la stratégie à adopter par les –soignants ?

1. Expliquer aux parents qu‚on peut désormais –remédier au problème de leur
enfant. 2. Traiter le TDAH avec des stimulants du système nerveux central et
d‚autres de l‚éveil (exemple : le méthylphénidate) dont les doses sont
adaptées à l‚âge et au poids. Ces médicaments, chez l‚enfant, restaurent la
faculté de porter une attention appropriée à chaque situation et leur
permettent de se concentrer. Dans certains cas, il est nécessaire d‚associer
ce protocole à des séances de thérapie comportementale avec un psychologue.

Existe-t-il d‚autres traitements ?

A Robert-Debré, il a été montré que ces –hyperactifs manquaient de fer, on
leur a alors prescrit un traitement à base de sels de fer. Des études sont
en cours avec des molécules nouvelles. Des résultats encourageants seront
communiqués au prochain congrès à Berlin.

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