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Les ordres de réalité

, par Pierre Laporte

Depuis le début du siècle dernier, des données cliniques historiquement répertoriées tant au plan descriptif qu’étiologique, données d’ordre neurobiologique, neurochimique et génétique ont permis d’aboutir à une connaissance relativement approfondie du TDAH.
  • Le TDAH en effet, « a suscité l’intérêt d’un très grand nombre de chercheurs dans toutes sortes de domaines connexes . (…). Une recherche dans les bases de données comme le Medline ou le Psyclit par exemple peut facilement générer 4000 références pour une seule année » ( F. Lussier, J. Flessas, doc. Syndrome frontal, site du CENOP FL, 2003, p. 8). La raison en est que le TDAH constitue le modèle général type (ce que l’on appelle un paradigme) d’un trouble biopsychosocial « qui amène des questions cruciales sur les relations qui existent entre les facteurs génétiques, biologiques et environnementaux » (id., p. 8).
  • L’état actuel des connaissances relativement aux questions étiopathogéniques, diagnostiques et thérapeutiques (intervention multimodale), a pu dès lors déboucher sur l’élaboration de divers consensus à travers le monde, consensus émanant de divers « Ordre des médecins », « Ordre des psychologues » là où ils existent, et de diverses Associations de professionnels de la Santé, notamment de pédiatrie, y compris française.
  • Parmi eux, un consensus international concernant le TDAH a été rendu public en janvier 2002 et déclare sans ambiguïté ceci : « D’un point de vue scientifique, l’idée que le TDAH n’existe pas est tout simplement fausse » (p.89 de Barkley, R.A. et al. (2002). International Consensus Statement on ADHD. Clinical Child and Family Psychology Review, Vol. 5, 2, June 2002, 89 - 111). Ce consensus a été signé par 75 scientifiques internationaux s’appuyant sur 347 publications de recherche référentes parmi lesquelles nous pouvons relever celle de Michel Lecendreux ( Lecendreux, M., Konofal, E., Bouvard, M., Falissard, B., Simeoni, M.M. (2000). Sleep and alertness in children with ADHD. Journal of Child Psychology and Psychiatry, 41, 803-812 ).
  • Par ailleurs, le Comité des Ministres du Conseil de l’Europe, en sa 833e réunion du 26 mars 2003, a confirmé les commentaires du Groupe Pompidou ( Groupe de coopération en matière de lutte contre l’abus et le trafic illicite des stupéfiants) énonçant que « certains des points soulevés dans la recommandation (de l’Assemblée parlementaire, n° 1562 - 2002) ne concordent pas avec l’opinion de la grande majorité de la communauté scientifique et sont dangereusement proches de certaines théories bien connues (prônées par certains groupes idéologiques) mais qui ne résistent pas à un examen scientifique sérieux. Le Groupe Pompidou fait observer que ces théories sont non seulement dépourvues de tout fondement scientifique, mais aussi que, si elles étaient appliquées, elles mettraient gravement en danger la santé des enfants en question en les privant d’un traitement approprié » (paragraphe 4 de l’annexe 26). Il est fait allusion ici à la médication pertinente par Ritaline.

P.-S.

Laporte, P. (2003). Le TDAH : Epreuve de réalité. Conférence pour l’Association HyperSupers, 20 décembre 2003 - MIOS (33) France.

Bibliographie

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