L’adulte TDAH

Au-delà de l’enfant, au-delà de l’enfance - TDAH : le devenir à l’âge adulte

Les attentes et les effets du diagnostic Par Christine Gétin

, par Christine Gétin, directrice

Diagnostiquer un TDAH chez l’adulte est une tâche très complexe. La première consultation peut être source de mécontentement car le résultat n’est pas immédiat et les patients comprennent souvent mal qu’il faille tant de temps pour établir le diagnostic et étudier les comorbidités.

Ce diagnostic est essentiel pour eux et ils en attendent beaucoup, notamment :

  • une écoute, spécifique,
  • une meilleure compréhension de l’entourage, ainsi qu’une compréhension de ce parcours d’enfant si douloureux, pour déculpabiliser,
  • de l’aide et du soutien,
  • des échanges avec des personnes ayant les mêmes difficultés,
  • des informations, rééducations, thérapies… pour apprendre à se structurer et à gérer son temps.
    Ils espèrent ainsi regagner une meilleure estime d’eux-mêmes et retrouver une vie sociale et familiale plus harmonieuse.

Et pourtant, une fois le diagnostic enfin posé, leur réaction est ambivalente, oscillant entre le contentement et la déception. Contentement de recevoir enfin une explication scientifique à ce dont ils souffrent depuis si longtemps, et déception car ils réalisent que leur malaise ne va pas disparaître comme par magie, mais qu’au contraire il va leur falloir encore fournir beaucoup d’efforts. S’ils apprécient l’aide apportée par le médecin, ils ne comprennent pas toujours les lenteurs ou les hésitations de ce dernier et sont parfois impatients. Un autre motif de déception : le diagnostic final, en accord avec le motif de consultation, n’est pas toujours le TDAH (dépression, anxiété, trouble bipolaire, hypomanie, narcolepsie, syndrome des jambes sans repos…).

Mais au final, c’est bien un soulagement que le diagnostic apporte. Il permet aux adultes TDAH d’obtenir enfin une explication à leurs difficultés quotidiennes. Il leur permet aussi de se regarder autrement et de comprendre leurs différences. Ils prennent du coup conscience qu’ils peuvent essayer de changer ou de mieux s’adapter à leurs problèmes et ce diagnostic les motive pour avancer. Le découragement les guette toutefois, car il va leur falloir fournir beaucoup de travail et d’efforts pour changer des habitudes bien ancrées, parfois depuis des dizaines d’années. Si certains rejettent alors le diagnostic, pour la plupart, la confiance en eux qu’ils ont regagnée leur permet généralement de progresser.

P.-S.

"Au-delà de l’enfant, au-delà de l’enfance - TDAH : le devenir à l’âge adulte" par Christine Gétin , Présidente de l’Association HyperSupers TDAH France (Extrait Table ronde à L’hôpital Nécker)
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