Le TDAH

-* Tu es nul en quoi ?

La dimension thérapeutique Professeur Philippe Mazet

, par Pr Philippe Mazet

Philippe Mazet, Professeur de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, ancien Chef du Service de pédo-psychiatrie de l’Hôpital La Pitié-Salpêtrière à Paris, membre du Comité Scientifique HyperSupers - TDAH France.

Dans la continuité de l’intervention du Pr Mouren, le Professeur Philippe Mazet précise l’importance des conditions à réunir dans le cadre de l’examen clinique.

La dimension thérapeutique est au coeur de la démarche clinique. D’emblée, nous devons être sensibles à la demande d’aide, de soins. Cette dimension est présente tout au long du suivi de l’enfant ; dès lors, la principale question est :

Comment répondre toujours mieux aux attentes ?

Il s’agit toujours pour le praticien d’une rencontre interpersonnelle où des vécus sont en présence :

  • Celui de l’enfant qui souffre, avec toutes les interrogations que cela engendre,
  • Celui de ses parents dont la situation n’est ni simple, ni facile, notamment dans les sentiments qu’ils peuvent éprouver à l’égard de leur enfant à certains moments,
  • Celui des professionnels de la santé, qui sont confrontés à une complexité qu’ils ont intérêt à bien analyser.

Un travail thérapeutique, fruit d’une alliance entre l’enfant, ses parents et le professionnel de santé. Ce travail thérapeutique, présent dès la première consultation, je le prends comme quelque chose relevant d’une alliance à construire entre l’enfant, ses parents et le professionnel de santé. Elle s’appuie sur l’installation d’une confiance réciproque. Nous avons à nous faire part de ce qui se passe actuellement, mais aussi des questions
sur le passé, l’avenir…

Aussi l’enfant doit-il venir détendu, avec plaisir, et cela en dépit des représentations qui sont les siennes, qui peuvent être négatives, à l’égard de lui même comme de son entourage, familial ou scolaire. Une empathie bienveillante. Il convient d’éveiller et de développer en soi - au delà des symptômes, du diagnostic et des prescriptions, éventuellement médicamenteuses - une empathie bienveillante à l’égard de l’enfant et de sa famille, qui leur permette, entre autre, de se sentir réellement, authentiquement et individuellement pris en considération dans leurs attentes et besoins.

Question au professeur MAZET à propos d’un cas de renforcement négatif de la part des parents ; une heure par semaine, cela suffit-il pour mener à bien du renforcement positif ?

Réponse :
L’estime de soi est impliquée de manière complexe dans les apprentissages. Ainsi, par exemple, au début des apprentissages, une « suffisante estime de soi » alliée à une « suffisante persévérance », un « entêtement », sont déjà nécessaires ; pour apprendre la lecture par exemple. Cette remarque est valable également pour les adultes. Dans mon propre cas, j’ai pu expérimenter que je n’avais pas cette fameuse « suffisante estime de soi » pour apprendre le golf ; n’étant donc pas très bon, je me suis rabattu avec profit sur le vélo !

Quant à l’estime de soi globale, ou dans plusieurs domaines, tels que le domaine scolaire, l’apparence physique ou au niveau social, il est flagrant qu’une « confiance en soi fondamentale » doit se construire assez tôt.
En vue de renforcer cette estime de soi globale, le regard des autres, leur encouragement sont essentiels.

Beaucoup d’enfants me disent : « Je suis nul ». A quoi je réponds : « tu es nul en quoi ? ». Il est important, en effet, d’éviter toute généralisation.

Pour aller plus loin, l’importance des premières consultation extrait de conférence du Pr Philippe Mazet

  • Partager :