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Journée Ribot-Dugas

Historique du TDAH en France

Le TDAH apparaît dans la littérature au XIXe siècle. On considère alors que l’enfant doit être surveillé et éduqué et, à cette époque, l’éducation des enfants est confiée aux précepteurs, aux éducateurs spécialisés et très peu aux parents.

Pierre BLANCHARD, en 1817, évoque un enfant qu’il juge « touche-àtout
 », maladroit, à qui rien n’échappe et qui se blesse. Il décrit déjà
l’enfant étourdi et les accidents de l’enfance afin de prévenir les accidents
domestiques. On trouve d’autres exemples de l’enfant instable chez
BERTALL et HOFFMANN. RATISBONNE montrera ensuite que l’enfant peut être dangereux pour lui-même comme pour son environnement.

Au début du XXe siècle, l’enfant distrait devient une question de santé publique. La société a peur des enfants débiles. L’hygiénisme s’oppose à l’alcoolisme, dont les enfants « débiles » portent les séquelles du syndrome d’alcoolisation foetale. Certains médecins prescrivent alors des vins psycho-toniques aux enfants, parfois dès le berceau. Ce sont les premiers psychostimulants. En 1903, le Coca-Cola, dont la recette originale est fortement inspirée du Vin de Mariani de 1863, sera distribué quotidiennement dans les classes aux Etats-Unis.

C’est aux aliénistes que l’on doit la description des difficultés d’attention. Pour DAGONET, l’attention est ce qui nous empêche d’être impulsifs. Mais c’est RIBOT qui décrira l’attention dans toutes ses variantes. Il est l’inventeur du phénomène du trouble de l’attention-hyperactivité. Il influencera nombre de ses confrères, notamment ceux qui
s’intéressent à l’instabilité mentale.

Au XXe siècle apparaît la psycho-organicité de l’inattention. STILL décrit le « brain damage syndrome ». PAUL-BONCOUR reprendra les descriptions de STILL pour les appliquer aux enfants neurologiquement atteints de troubles. En 1911 se tient le premier Congrès sur l’inattention et les troubles sont décrits au pluriel. Les enfants anormaux deviennent la préoccupation des sociologues de l’époque. HEUYER s’intéresse aux liens entre les enfants instables et les problèmes sociaux.

En 1922, aux Etats-Unis, se développe l’idée selon laquelle l’hyperkinésie est une séquelle d’une atteinte organique. En France, les chercheurs s’intéressent au fonctionnement du fer et aux anémies des femmes enceintes, qui peuvent entraîner des retards de développement chez l’enfant, et proposent la psychothérapie active pour traiter les patients.

L’enfant instable entre psychométrie et psychodynamie voit le jour dans les années 1940. On doit à ABRAMSON les premières évaluations psychométriques comparative entre les enfants instables et normaux.

Différents courants parcourent ensuite le XXe siècle.

Les médicaments font leur apparition et les amphétamines commencent à être utilisées aux Etats-Unis dès le années 30. Le méthylphénidate apparaît dans le dictionnaire du Vidal en 1959. Il sera abandonné dans les années 1970.

Dans les années 1980, on considère que les enfants instables ne sont pas capables de coordonner leur attention car ils ne sont pas suffisamment éveillés (hypoarousal). Le DSM III consacre le trouble déficit de l’attention avec trois symptômes cardinaux : inattention, impulsivité, hyperactivité.

Le trouble déficit de l’attention est aujourd’hui reconnu, grâce notamment à sa description en France par Michel DUGAS. L’attribution du prix RIBOT-DUGAS s’inscrit dans la ligne de ces travaux. Christine GETIN poursuit cet oeuvre depuis 2002. Et c’est grâce aux associations de patients que la recherche sur le TDAH connaît aujourd’hui un véritable essor.

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