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Approches psychopathologiques du TDAH - Pr P. Mazet, Paris

, par Pr Philippe Mazet

La psychopathologie est, au sens général, la pathologie du psychisme.

Ainsi, dans le trouble déficit de l’attention-hyperactivité, elle comporte

  • une composante cognitive (trouble de l’attention),
  • une composante comportementale (hyperactivité et impulsivité)
  • et une composante émotionnelle.

La psychopathologie est, au sens général, la pathologie du psychisme.

Ainsi, dans le trouble déficit de l’attention-hyperactivité, elle comporte

  • une composante cognitive (trouble de l’attention),
  • une composante comportementale (hyperactivité et impulsivité)
  • et une composante émotionnelle.

Avec le TDAH, elle se traduit par des troubles associés et une co-morbidité (troubles dits spécifiques des apprentissages, troubles du comportement, troubles dit internalisés type anxiété ou dépression), renvoyant à un contexte psychopathologique global. Dans un sens spécifique, étroit, le terme psychopathologique désigne les mécanismes psychiques en jeu dans la formation du trouble. Ils doivent être distingués des causes du trouble. C’est dans ce dernier sens qu’il faut comprendre l’expression approche psychopathologique.

Le TDAH est un trouble, un syndrome et non une maladie. Il affecte le développement de la vie cognitive, du langage, de la vie émotionnelle et affective et le domaine des représentations des patients. La génétique et l’environnement jouent un rôle dans la survenue du trouble dès et avant, la naissance, parallèlement à la manière dont sont vécues ses expériences relationnelles avec son entourage par l’enfant. Il est important de se référer à un modèle biopsychosocial du développement.

Quatre types d’approches psychopathologiques peuvent être retenus pour décrire le TDAH, parallèlement aux approches physiopathologiques centrées sur le fonctionnement cérébral :

  • les approches cognitives : des modèles théoriques récents font l’hypothèse que les déficits cognitifs spécifiques sont à l’origine des comportements observés dans le TDAH (déficits de l’attention soutenue, attention sélective, attention partagée, du contrôle exécutif-contrôle de l’inhibition) ;
  • les approches psychomotrices : elles mettent l’accent sur les interactions tonicoposturo-motrices et émotionnelles et distinguent par exemple deux types d’instabilité psychomotrice (ou TDAH) : un état d’incontrôle émotionnel (avec hypotonie) permettant à l’enfant à travers son trouble de mieux percevoir son corps, et un état tensionnel (avec hypercontrôle) avec survenue par moments d’explosion, de faillite du système de contention. Il faut souligner là l’importance de l’école française.
  • les approches psychodynamiques psychanalytiques : des mécanismes psychopathologiques interviennent au cours du développement dans l’investissement du corps et du mouvement au détriment de la pensée : déficit dans le holding maternel (Winnicott), mécanisme défensif autour de la position dépressive (Klein), défaillance des capacités de représentation et de symbolisation, atteinte des assises narcissiques en sont des exemples.
  • les autres approches psychologiques : liens d’attachement et sentiment d’insécurité interne, atteinte de l’estime de soi, troubles dans la construction du sentiment de soi, du Soi.

Sur un plan général, le développement confronte l’enfant à quatre domaines : son corps, sa pensée, l’espace, le temps. Ne peut-on pas dire que l’enfant souffrant d’un TDAH réalise une combinaison originale, certes parfois bien problématique, de ses investissements dans ces quatre secteurs.

On voit donc les implications éducatives, pédagogiques et cliniques de cette approche psychopathologique. Cette dernière perspective met évidemment l’accent sur le travail psychologique, éventuellement psychothérapique, sur l’intérêt des thérapies psychomotrices, parallèlement aux remédiations cognitives et à une éventuelle prescription médicamenteuse.

La complémentarité des approches thérapeutiques est primordiale. Il est nécessaire qu’un référent clinicien assure consultations et suivis thérapeutiques. Enfin, il faut rappeler la nécessité de l’accompagnement parental et le rôle d’une association qui permet aux parents et aux professionnels de se rencontrer.

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